Quand l’entretien motivationnel ne se passe pas comme prévu : récit d’une expérience personnelle

Ah, l’entretien motivationnel… Cet art subtil où nous devons être à la fois un guide, une oreille attentive et surtout, totalement neutre et empathique. Facile à dire, non ? Mais parfois, même pour les professionnels de la santé, les coachs et éducateurs expérimentés, il arrive que les choses ne se déroulent pas comme prévu. Je vous raconte ici l’une de mes expériences où, soyons honnêtes, j’ai un peu échoué.

Il y a quelques années, je me suis retrouvé face à un patient particulièrement réticent. Vous savez, ce genre de personne qui a décidé de venir parce qu’il “fallait bien”, mais sans réelle motivation. Je me souviens de l’avoir accueilli avec mes bonnes intentions, mon sourire professionnel et mes questions ouvertes… et tout s’est effondré.

Dès les premières minutes, j’ai senti quelque chose cloché. Je n’étais pas dans la neutralité. Mon esprit était parasité par des jugements (sans m’en rendre compte sur le moment). Par exemple, quand il exprimait ses peurs et blocages, au lieu de simplement l’écouter et valider ses émotions, je me suis surpris à lui donner des “petits conseils” non sollicités. J’avais ce besoin de lui montrer des solutions plutôt que de l’accompagner dans sa propre réflexion. Oups.

Pire encore, mon empathie, normalement l’un de mes meilleurs atouts, semblait avoir pris des vacances ce jour-là. À chaque réponse du patient, au lieu de l’écouter pleinement, je pensais déjà à ce que j’allais dire ensuite. J’ai commencé à anticiper ses réactions, à vouloir le “réaligner” plus vite que prévu. Vous voyez le tableau ? L’entretien motivationnel s’était transformé en… eh bien, en un échange standard où je n’étais plus dans la posture du guide, mais plutôt dans celle du “je sais ce qui est mieux pour toi”.