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Les Silences de l’Entretien : Une Mélodie Cachée Inspirée par Otello
Il y a des silences qui sont lourds de sens, tout comme il y a des silences qui se perdent dans l’indifférence. Pour les professionnels engagés dans l’art délicat de l’entretien individuel, ces silences sont parfois des énigmes à déchiffrer, des pauses qui semblent figer le temps. Mais, et si au lieu de chercher à les combler, nous apprenions à les écouter, à les accueillir comme un compositeur écoute le silence avant la note?
Dans Otello de Shakespeare, ces moments de silence sont tout aussi puissants que les mots. C’est dans les non-dits, dans les espaces entre les paroles, que se cache le drame. Iago, maître manipulateur, distille son poison non pas seulement à travers ses mots mais dans ses silences, dans ses pauses pleines de sous-entendus. Ces silences sont des creux dans lesquels les personnages tombent, se perdent, se débattent, jusqu’à leur perte.
Pour un professionnel, le silence dans un entretien peut être perçu comme une menace. Mais que se passe-t-il si nous adoptons une perspective différente ? Si nous envisageons le silence comme une respiration plutôt qu’un vide, comme une pause musicale où la vraie signification peut surgir ? En musique, le silence n’est jamais l’absence de son, mais une partie intégrante de la composition. Dans une symphonie, le silence prépare la note suivante, intensifie l’émotion, crée une attente. Mozart disait : « La musique n’est pas dans les notes, mais dans le silence entre elles. »
De la même manière, dans un entretien, ces moments d’accalmie peuvent devenir des alliés. Le silence permet à l’autre de se retrouver, de se recentrer, de plonger plus profondément dans ses pensées. C’est dans ces instants suspendus que les émotions peuvent émerger, que les vérités cachées peuvent faire surface.
Lorsque le silence s’installe, au lieu de chercher désespérément à le rompre, pourquoi ne pas l’accueillir comme un chef d’orchestre accueille une pause dans la partition ? Ce n’est pas une rupture dans la communication, mais un moment de préparation, un terrain fertile pour la réflexion. L’autre a peut-être besoin de cet espace pour que les mots viennent à lui, tout comme un musicien a besoin de respirer entre les phrases musicales.
Dans Otello, les silences de Desdémone sont des espaces de vulnérabilité, où la force de son amour et la fragilité de sa condition se révèlent. C’est là, dans le non-dit, que le tragique se construit. Dans nos entretiens, ne craignons pas que le silence dévore l’instant, mais reconnaissons-le pour ce qu’il est : une ouverture, un battement de cœur, un prélude à la note suivante.
Le silence est un art en lui-même, et il peut, si nous l’accueillons, nous offrir des révélations plus profondes que n’importe quel flot de paroles. Écoutons-le, laissons-le nous guider dans cette danse subtile qu’est l’entretien.
En vous inspirant de cette vision, vous découvrirez que le silence n’est plus un ennemi à éviter, mais un précieux allié, un partenaire discret qui, s’il est bien compris, peut transformer un simple échange en une œuvre symphonique.
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